Née à Paris, en 1992
Vit et travaille à Nantes, France
Depuis plusieurs années, je me nourris de toiles issues de périodes entre la Renaissance et la fin du XIXe siècle, d’Europe de l’Ouest, représentant principalement des femmes. Ces toiles ont été peintes par des hommes, le droit à l’humour en moins. Tenter le renversement des codes de cette peinture classique me donne les moyens d’exprimer mon regard féminin. Travailler à partir d’images valorisées par le filtre de l’Histoire me permet de parler de cette envie de légitimité et de reconnaissance que l’on croie posséder en accédant au pouvoir.
L’humour et le détournement, comme la prise électrique glissée sur le mur derrière Circéronde, me permettent de déjouer le sérieux de ces représentations. J’y dévoile la pantomime de mes personnages, dans des scènes où ils croient se retrouver sous leur meilleur jour pour la postérité.
Dans un monde où l’image est consommée, dissoute dans la multiplication comme le décrit Regis Debray dans Vie et Mort de l’image, le pouvoir réside aussi dans le fait de produire une représentation capable de durer, dans les esprits et dans le temps.
C’est dans cette logique que la peinture commandée à l’époque était à l’huile et faite pour durer, de même que je l’étudie pour assurer une stabilité maximum dans l’utilisation des pigments. Et pourtant tout cela n’est bien qu’une farce car les pigments finissent toujours par se détériorer. Ce n’est qu’une tentative humaine de s’inscrire dans le temps, l’histoire, tentative vaine, mais sans cesse recommencée.
Me questionnant sur ma propre position dans la société, en tant que femme, en tant que peintre, ce sont les femmes qui m’intéressent avant tout dans la représentation. Leur place dans notre monde est une chose complexe : la place qu’elles épousent, celle qu’elles subissent, celle qu’elles choisissent délibérément. Ma peinture explore ces problématiques, et plus particulièrement dans la série « who let the dogs out ».
Dans Reflet dans un œil d’homme, Nancy Huston utilise le terme de « rôle » : les rôles que l’on joue, que l’on se donne, que l’on a intégré et incorporé. Je cherche les dynamiques et les constantes à l’œuvre dans ces nouveaux rapports des femmes au pouvoir, à la maternité, à l’art, à la sexualité, à la famille…
Quand je compose une image, je me raconte une histoire qui sera celle de chaque personnage. Une petite ou une grande histoire sera créée, parfois à partir d’une anecdote. Ces histoires construisent la posture du modèle et son lien par rapport aux autres personnages du tableau ou de la série.
De la Judith du Caravage, au drapé damassé déniché sur Internet, en passant par les photographies personnelles de modèles rencontrés parmi mes connaissances et sur Instagram, mes sources iconographiques sont complexes et font aussi référence à la multiplicité de l’accès à l’image dans notre société.
Le questionnement général reste pourtant toujours le même : comment l’humain existe-t-il dans la société ? Quelles sont ses stratégies pour y vivre ou survivre ?
Formation
2016-2018 Master Epic (expertise des professions et institutions culturelles) à l’Université de Nantes, obtention avec mention
2014-2016 DNSEP à l’école des Beaux-arts de Nantes, obtention avec mention pour la maîtrise
2011-2014 DNAP à l’école des Beaux-arts de Nantes
2010-2011 Année préparatoire aux écoles d’art de la ville de Paris, Glacière
Résidence
septembre 2021 – mars 2022
– Résidence Shakers, Montluçon, France
Expositions personnelles
2023
– L’Œuf et la Poule, Musée Joseph Denais, Beaufort-en-Vallée
– Faux-Semblants, Labanque, Bethune
2022
– Atout Coeur, Fonds d’Art Moderne et Contemporain, Montluçon
2021
– Dîner de famille, Atelier Alain Lebras, Nantes
Expositions collectives
2022
– 20 ans de résidence à Montluçon, Chateau des ducs de Bourbon, Montluçon
– Let’s enjoy, Galerie De Pourquoy, Paris
2020
– Participation à la 17ème Biennale d’art contemporain de Champigny-sur-Marne
2019
– Parcours d’artiste, Hommage à Maurice Utrillo V., Les Passerelles, Pontault-Combault
2018
– Robert Never Got The Chance To See The Ocean, galerie Dessus des Halles, Audierne
2017
– Tanta Roba, The Public House, Rome
– Peindre, dit-elle #2, Musée des Beaux-arts de Dole, curatrice Julie Crenn, Annabelle Ténèze, Amélie Lavin
2016
– Do it, Hangar à Bananes, sous la direction du FRAC Pays de la Loire, Nantes, dans le cadre de l’activation du protocole de Jim Shaw
– Prix David-Weill, Académie des Beaux-arts de Paris, dans le palais de l’Institut, Paris
– Interzone, Dulcie Galerie, Nantes
– Réalisation du buste de Marianne pour la mairie de Saint-Mars du Désert suite à l’exposition ArtDémo
2015
– ArtDémo, ancienne mairie de Saint-Mars-du-désert
2014
– Reverse/Hide, Ecole des Beaux-arts, Nantes
– Fausse innocence, organisée par le collectif Artpihour, la Maison de l’avocat, Nantes
2013
– Le grand détournement, la Scène Michelet, Nantes
Stages, Workshops
– Assistante de création, Olgana Paris
– Workshop de peinture avec Roberto Ferri et Giorgio Dante à Sutri, Italie
– Stage de 6 mois dans l’atelier de Jean-François Rauzier
– Stage chez Chantal Thomass
– Stage de cinéma exprérimental à l’association « Mire », réalisation de films sur pellicule et développement, ayant débouché sur leur projection à la Maison de Quartier Madeleine-Champ de Mars, Nantes
– Workshop avec les artisans de « Glassfabrik », découverte des techniques du verre