






A la recherche d’un sujet imprégné d’un territoire sur lequel je n’avais pas encore mis les pieds, j’ai passé une partie de mon été 2024 à sillonner la Bourgogne à la recherche de contes et légendes. Je suis revenue avec, entre-autres, le livre Légende de Châteaux en Bourgogne de Sandra Amani. Cet ouvrage est à l’origine des compositions présentées au CEP Montsac. Le sujet que je propose pour la biennale Romanesque est une évolution de ma recherche précédente, centrée autour de la figure populaire de la sorcière. Ce nouveau projet se nourrit de ma rencontre avec le patrimoine historique et pictural de la Bourgogne.
J’y ai décomposé la narration, faisant cohabiter les différentes étapes du récit sur un même plan, à la manière des vitraux des églises. Je me suis principalement intéressée aux contes dans lesquels on retrouve un renversent dans l’attitude ou la personnalité des personnages, accentuant l’aspect baroque de l’ensemble du projet, et faisant écho à la complexité des interactions humaines.








J’ai été frappée tout au long de mon séjour par la dominance de l’iconographie médiévale dans la région. J’ai cherché à faire ressortir le sentiment de cette époque dans les toiles que je propose. Cela passe par l’utilisation de références concrètes, comme l’intégration d’éléments végétaux extraits d’enluminures pour délimiter les différents espaces de la narration, ou d’animaux mystiques empruntés aux façades d’églises bourguignonnes. Les compositions foisonnantes et saturées sont pensées en contraste avec l’architecture romane, sobre et épurée, de la chapelle.
J’ai choisi de m’orienter vers un ensemble de toiles travaillées majoritairement en grisaille, sur une base de tons servant habituellement de sous-couche à la peinture à l’huile classique. Dans chaque toile, le personnage principal du conte arbore une couleur différente de celle de la grisaille, faisant référence aux couleurs typiquement moyenâgeuses, rouge, bleu, jaune et vert.